Le mot du Doyen

« La joie de la vérité (Veritatis gaudium) exprime le désir poignant qui rend le cœur de tout homme inquiet tant qu’il ne trouve, n’habite et ne partage avec tous la Lumière de Dieu. La vérité, en effet, n’est pas une idée abstraite, mais c’est Jésus, le Verbe de Dieu en qui se trouve la Vie qui est la Lumière des hommes (cf. Jn 1, 4), le Fils de Dieu qui est en même temps Fils de l’Homme. »

Pape François, Veritatis Gaudium, Préambule §1

Bienvenue à la Faculté de théologie !

Depuis le XIIIème siècle, la théologie, comme scientia ou sapientia, intègre l’univers des savoirs (Universitas). La Faculté de théologie de Lille, fondée en 1877, s’inscrit dans cette tradition multiséculaire d’une quête d’intelligibilité de la foi au carrefour des savoirs.

La théologie chrétienne s’est développée tout d’abord dans une communauté ecclésiale qui voulait rendre compte de sa foi, devant ceux qui croyaient déjà, autant que pour ceux qui de l’extérieur la sollicitaient à rendre raison de son espérance (1P 3,15). Cependant, la requête d’intelligibilité de la foi n’est pas venue tout d’abord de l’extérieur, mais de l’intérieur même de la communauté comme exigence de compréhension d’une Parole originaire qui s’est faite entendre dans notre monde.

La théologie est ainsi un discours « second », une réponse à une Parole « première » qui la précède. Et le théologien est un écoutant de cette Parole qu’il doit rendre intelligible pour la vie du monde. Il est cependant conscient du caractère provisoire de toute interprétation qui ne peut jamais prétendre à une saturation de sens. Il devine le chemin à combler entre l’Appel et la réponse, tout en acceptant la fragile condition d’un discours tâtonnant qui se dérobe au fur et à mesure qu’il s’accomplit.

Car Dieu n’est pas un « objet » de connaissance, il est une Personne. La théologie donne accès à ce qui, par et pour la foi, est visible de l’Invisible : « Dieu, connaissable comme aimable ». Ainsi le questionnement sur Dieu ne se résout pas par des réponses figées où cesse définitivement l’interrogation. Faire de la théologie, ce n’est pas proposer des réponses toutes faites ; c’est faire vivre l’être humain de ces réponses et de ces questions.

C’est avec joie et confiance que mes collègues et moi-même accueillons chacun de vous avec son parcours singulier, ses convictions, ses doutes et ses incertitudes, pour vous ouvrir l’horizon de la foi… Donnez-vous la possibilité de découvrir une Réalité tout autre, cachée au cœur du monde comme un feu !

Bienvenue parmi nous !

Paulo Rodrigues