Dans le cadre du Séminaire de recherche du GTR : « Dieu vulnérable ? Dieu tout-puissant ? »
Vendredi 8 novembre 10h-12h
Salle HA 227 – 2e étage Hôtel Académique
Argumentaire du séminaire GTR
Après avoir questionné successivement la vulnérabilité de l’humain, de l’animal et de la nature, le groupe thématique de recherche (GTR) de la Faculté de Théologie de l’UCLille s’attelle à la question ultime et redoutable de la vulnérabilité de Dieu. Notion polysémique aux contours toujours flous, la vulnérabilité se révèle condition essentielle de la créature, ne se laissant pas uniquement penser à l’aune de la blessure, mais aussi à la lumière de la catégorie de la relation, dans l’ouverture même à l’autre et au Tout Autre. E. Levinas l’écrivait déjà en 1986 : « Seul un moi vulnérable peut aimer son prochain[1]. » Si donc l’amour humain n’émerge que sur le fond commun de la vulnérabilité, lieu de tissage des relations, comment dès lors articuler la vulnérabilité de la créature et la bonté de Dieu ? « Ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes », écrivait déjà saint Paul aux Corinthiens (1 Co 1, 25). Loin d’affirmer une quelconque vulnérabilité humaine en Dieu, ce verset pointe du doigt une thèse singulière : si, dans l’histoire, Dieu se manifeste parfois faible, la modalité de cette « vulnérabilité » est telle qu’elle apparaît toujours plus combattive que la force des hommes. Pour Paul, il semble clair que la vulnérabilité de Dieu n’évacue en rien sa toute-puissance, au point que le discours de Paul sur la faiblesse en Dieu ne viserait qu’à renforcer sa souveraineté. Est-il possible de sortir de l’aporie en équilibrant vulnérabilité et toute-puissance en Dieu ? Quelles seraient alors les conditions d’une authentique reconnaissance de la vulnérabilité divine ? Pouvons-nous parler et penser un Dieu « vulnérable » ? La toute-puissance divine s’oppose-t-elle nécessairement à la vulnérabilité de Dieu ? Voilà quelques questions que la théologie doit affronter. C’est l’enjeu de ce séminaire.
[1] E. LEVINAS, Du Dieu qui vient à l’idée, Paris, Vrin, 1986, p. 145.
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