La vulnérabilité est généralement interprétée de façon privative : elle
nous priverait de certaines capacités. Or, piégés par cette définition
insatisfaisante, certains plaident aujourd’hui en faveur de son abandon.
En maintenant la vulnérabilité captive de sa geôle théorique, on en finit
ainsi par jeter le bébé avec l’eau du bain… Nous souhaiterions montrer
qu’une attention aux conditions cosmologiques de possibilité de la vie en
général, puis à l’humain en particulier par le biais des sciences naturelles
et de l’anthropologie philosophique, permet de questionner cette
interprétation dominante mais problématique de la vulnérabilité qui s’est
largement imposée ces deux dernières décennies dans la littérature en
sciences humaines (éthiques du care, féminisme, philosophie politique,
sociologie, théologie…). Dans ce cadre renouvelé, je souhaiterais montrer
que la vulnérabilité ne peut plus être considérée seulement comme une
faiblesse, mais qu’elle doit être aussi et paradoxalement comprise comme
un pouvoir au sens actif et positif du terme.

Intervenant

David DOAT – Enseignant chercheur – Maître de conférences