L’Espérance surnaturelle désigne dans le christianisme cette vertu théologale
qui, associée à la Charité et à la Foi, se distingue de l’espoir par le fait qu’elle
lie le croyant à la Parole de Dieu. L’Espérance chrétienne est espérance dans
la béatitude éternelle. Dans l’islam, elle se présente comme l’espérance dans la
Miséricorde divine. Dans le judaïsme, elle désigne l’attente d’une royauté complète
de Dieu. De fait, l’Espérance surnaturelle est la vertu par laquelle se rejoignent
deux horizons : l’horizon passé d’une Promesse, et celui futur de sa réalisation.
Elle est l’« humble chance blottie dans la région des possibles » qui permet « au
devenir de rester ouvert sur l’avenir » (Jankélévitch).
Si l’Espérance constitue l’espoir surnaturel d’un salut qui donne sens au monde,
elle n’est toutefois ni constante, ni même active de la même manière selon les
religions. L’Espérance connaît dans les religions des périodes de flux et de reflux ;
elle se reconfigure et se transforme : elle s’oublie parfois, ou se fixe sur des objets
qui visent plus bas que Dieu.
Attentif aux mots, aux conceptions et aux manifestations, notre colloque tentera
de comprendre comment l’Espérance donne sens au monde.