L’idée même d’un « canon biblique » normatif et clairement défini est assez étranger aux Églises orientales, dont la liturgie, la tradition exégétique, l’iconographie, les pratiques de dévotion accueillent volontiers des livres considérés comme « apocryphes » par les traditions catholique et orthodoxe. Le cas le plus étonnant est celui de l’Église d’Éthiopie, où l’intégration dans la vie de l’Église d’une grande abondance de textes jugés douteux ou très périphériques sous d’autres cieux chrétiens, ne laisse pas d’interpeller sur la notion même de « canon ». À certains égards, cette attitude très ouverte n’est pas sans analogie partielle avec celle qui prévalait en Occident au Moyen Âge.