Vulnérabilité du vivant

Projet phare 2020-2025

Groupe thématique de recherche "Vulnérabilités du vivant ? Perspectives théologiques et philosophiques"

Le GTR s’est donné pour objectif de penser la vulnérabilité du vivant dans quatre domaines : l’humain, l’animal, la nature et Dieu. Son approche se veut résolument interdisciplinaire et engage un dialogue entre philosophie, théologie, sciences humaines et sociales et sciences de la nature. Les travaux du GTR, toujours en cours, s’organisent autour de quatre colloques et de quatre séminaires de recherche dont les productions vont donner lieu à publication :

    • Vulnérabilité de l’humain : « Vulnérabilités du vivant ? L’humain vulnérable face aux crises », 7-8 janvier 2021 (Actes parus en juillet 2023 aux Editions du Cerf).
    • Vulnérabilité de l’animal : « La vulnérabilité de l’animal en question », 16-17 juin 2022 (Actes parus en mai 2024 aux Editions du Cerf)
    • Vulnérabilité de la création : « La nature vulnérable : chances et défis », 15-16 juin 2023
    • Vulnérabilité de Dieu : « Dieu vulnérable ? Dieu tout-puissant ? », 13-14 juin 2024
    • 1 séminaire de recherche interdisciplinaire annuel, intégrant doctorants et chercheurs, organisé dans le prolongement de chaque colloque, durant l’année académique qui suit.

Ce projet permet de fédérer l’activité de recherche des enseignants-chercheurs de la Faculté de Théologie tout en permettant de développer des collaborations avec des disciplines qui n’y sont pas représentées.

Dieu vulnérable ? Dieu tout-puissant ?

Comité scientifique : Sophie Izoard, Pedro Valinho Gomes, Catherine Vialle

Après avoir questionné successivement la vulnérabilité de l’humain, de l’animal et de la nature, le groupe thématique de recherche (GTR) de la Faculté de Théologie de l’UCLille s’attelle à la question ultime et redoutable de la vulnérabilité de Dieu.
Notion polysémique aux contours toujours flous, la vulnérabilité se révèle condition essentielle de la créature, ne se laissant pas uniquement penser à l’aune de la blessure, mais aussi à la lumière de la catégorie de la relation, dans l’ouverture même à l’autre et au Tout Autre.
E. Levinas l’écrivait déjà en 1986 : « Seul un moi vulnérable peut aimer son prochain [1]. » Si donc l’amour humain n’émerge que sur le fond commun de la vulnérabilité, lieu de tissage des relations, comment dès lors articuler la vulnérabilité de la créature et la bonté de Dieu ?
« Ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes », écrivait déjà saint Paul aux Corinthiens (1 Co 1, 25).
Loin d’affirmer une quelconque vulnérabilité humaine en Dieu, ce verset pointe du doigt une thèse singulière : si, dans l’histoire, Dieu se manifeste parfois faible, la modalité de cette « vulnérabilité » est telle qu’elle apparaît toujours plus combattive que la force des hommes. Pour Paul, il semble clair que la vulnérabilité de Dieu n’évacue en rien sa toute-puissance, au point que le discours de Paul sur la faiblesse en Dieu ne viserait qu’à renforcer sa souveraineté. Est-il possible de sortir de l’aporie en équilibrant vulnérabilité et toute-puissance en Dieu ? Quelles seraient alors les conditions d’une authentique reconnaissance de la vulnérabilité divine ? Pouvons-nous parler et penser un Dieu « vulnérable » ? La toute-puissance divine s’oppose-t-elle nécessairement à la vulnérabilité de Dieu ?
Voilà quelques questions que la théologie doit affronter. C’est l’enjeu de ce séminaire.

[1] E. LEVINAS, Du Dieu qui vient à l’idée, Paris, Vrin, 1986, p. 145.

Prochaines dates